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Le trafic de stupéfiants ou l'application symétrique de l'économie capitaliste : Le trafic de stupéfiants, c'est quoi ? C'est la volonté de faire du profit dans un écosystème rendu et défini comme illégal par l'économie capitaliste officielle. Quand on a le pouvoir, on a les mots. Quand on a les mots, on peut façonner la réalité sociale dans l'intérêt de la préservation d'un pouvoir économique dominant. Le trafic de stupéfiants, finalement, s'inscrit dans ce que l'économie capitaliste, donc officielle, légale et hégémonique, enseigne. À savoir la maximisation des profits, la recherche de l'enrichissement et la volonté de devenir hégémonique sur un territoire. Le trafiquant de stupéfiants est le reproducteur à une moindre échelle de ce que l'économie capitaliste enseigne et impose, il peut user de violence pour jouir d'un espace dans lequel son business sera florissant et dominateur. Il n'y a aucune différence de pratique entre le traf
La démarche qualité : une restructuration conceptuelle marchande et libérale des institutions sociales.  La démarche qualité est un projet qui consiste à obliger les institutions sociales et sanitaires à se conformer à un certain nombre de directives. Cette démarche est née à partir de la loi du 2 janvier 2002 qui évoque le souci de la qualité et de l’évaluation dans une logique de satisfaction de la clientèle et/ou de la patientèle. Progressivement, ce projet va se généraliser à l’ensemble des institutions et autres organismes accueillant du public et offrant un service aux personnes, qu’il fasse l’objet d’un accompagnement social, socio professionnel ou encore sanitaire. Cette généralisation de l’application d’une démarche qualité dans ces organismes va être l’occasion d’introduire un vocabulaire nouveau avec des mots qui vont s’imposer dans la tête des professionnels. Ces mots sont des mots qui furent pensés, discutés et réfléchis par des groupes de personne (que l’on peut appeler
L’impératif de la nuance dans les débats d'idées : un impératif à nuancer … Si dans nos sociétés démocratiques contemporaines dans lesquelles chacune et chacun peut être invité à partager son regard, son avis, sa sensation ou encore sa sensibilité face à des évènements divers et variés, la capacité à tenir des propos nuancés, à prendre de la hauteur et du recul face à ces évènements est parfois une condition préalable à la recevabilité des propos par l’autre. Cet appel à la nuance est perçu comme une capacité à raisonner qui témoignerait de la civilité et de la pertinence de réflexion d’un propos tenu par une personne ou par une autre. Aussi, la nuance serait une position intermédiaire qui se suffit à elle-même pour distancer (ou se distancer) ou disqualifier des positions jugées extrêmes ou radicales. Le nuancé est donc, de par sa position, celui qui est érigé presque naturellement comme celui qui surplombe en lévitation le débat d’idées, qui peut donner le la, qui peut incarn
La "policiarisation" et la militarisation des espaces publics ; l'exclusion d'un public indésirable au profit d'un public désiré et sélectionné : La période de festivités actuelle est l'occasion de revenir sur certains points. L'espace public dans lequel les individus déambulent est un espace qui se privatise et offre de moins en moins d'espaces au public, au sens générique du terme. L'espace n'est donc pas accessible à tous publics, il est marqué par des choix politiques, stratégiques et économiques afin de sélectionner le public désirable et désiré qui aura le droit de profiter de l'espace "public". Par conséquent, l'espace n'est pas neutre. Il sélectionne les désirés et élimine les indésirables. Ainsi, et dans le but de sélectionner, l'espace public est "policiarisé" et militarisé. La présence de policiers et de militaires a pour conséquence de normaliser un ordre sécuritaire qui impose, à travers symboles
La mentalité bourgeoise dans le traitement moral et esthétique des émeutes populaires : Cela fait maintenant une semaine que les médias dans leur ensemble se tendent quant à la question des violences urbaines. Ce choix médiatique, partagé par toutes les chaînes d’infos, répond à deux logiques qui s’additionnent : d’abord la logique d’audimat, en diffusant des images de violences et en parlant du matin au soir des émeutes et des pillages, ces chaînes d’infos font dans le sensationnalisme et s’assurent des scores d’audience très favorables. C’est donc une logique purement néolibérale et mercantile qui motive ces groupes médiatiques à faire de tels choix. Ensuite, la seconde logique consiste à jouer ce rôle de chiens de garde du pouvoir politique, terme que l’on doit à Paul Nizan. En effet, ici les médias relayent des images qui permettent de façonner l’opinion publique dans la conservation des intérêts des classes dominantes et du pouvoir. En diffusant des images de violences populai
La journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie :  En ce 17 mai 2023, journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, rappelons que les personnes LGBT+ font toujours l’objet de discriminations, de rejets, d’harcèlements, d’insultes et d’agressions diverses et variées dans la société Française. Ce qui doit nous alerter, selon moi, est qu’il s’agit d’atteintes aux personnes pour ce qu’elles sont, pour ce qu’elles veulent être ou tout simplement parce qu’elles sont en quête d’une identité qui correspond à ce qu’elles veulent être. Nous touchons au plus profond de l’être humain, au même titre que la couleur de peau, dénier à ces personnes le droit d’exister en société en affichant ce qu’elles sont à travers leur corps, est d’une violence dont on ne mesure pas la portée. Refuser l’accès à un logement à un couple de gays ou à une personne noire, par exemple, est la traduction paroxystique de la violence commise à l’encontre de corps et de
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Réflexions sur les aventures de Tintin : Comme beaucoup d’enfants de ma génération, celle qui a grandi au début des années 90, j’ai découvert les albums de Tintin. Très tôt, peut être autour de l’âge de 6-7 ans, je commençais à feuilleter ces albums pour y découvrir les nombreux personnages qui rythment les aventures effrénées du jeune reporter à la houppette légendaire. A cet égard, je souhaite d’emblée remercier ma tante et mon père qui décidèrent de me mettre entre les mains chacune des aventures de Tintin. Je ne saurais dire quelle mouche les a piqués, quelle fut la réflexion qui les poussa à m’offrir ces albums. Qu’importe, le gamin sera abreuvé d’images, de bulles, de couleur mais aussi de mots dans un enrobage cartonné qui sied parfaitement à l’idée de découverte. En effet, ouvrir une bande dessinée d’un geste tantôt délicat, tantôt vif est comme ouvrir une fenêtre qui donne sur un monde que l’enfant n’a pas encore imaginé. J’ai le souvenir très présent d’avoir lu chacun des