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Affichage des articles du juillet, 2023
La "policiarisation" et la militarisation des espaces publics ; l'exclusion d'un public indésirable au profit d'un public désiré et sélectionné : La période de festivités actuelle est l'occasion de revenir sur certains points. L'espace public dans lequel les individus déambulent est un espace qui se privatise et offre de moins en moins d'espaces au public, au sens générique du terme. L'espace n'est donc pas accessible à tous publics, il est marqué par des choix politiques, stratégiques et économiques afin de sélectionner le public désirable et désiré qui aura le droit de profiter de l'espace "public". Par conséquent, l'espace n'est pas neutre. Il sélectionne les désirés et élimine les indésirables. Ainsi, et dans le but de sélectionner, l'espace public est "policiarisé" et militarisé. La présence de policiers et de militaires a pour conséquence de normaliser un ordre sécuritaire qui impose, à travers symboles
Le privilège blanc et sa nécessaire acceptation dans des perspectives universalistes  : Le privilège blanc, de quoi parle t-on ? L’on parle d’un groupe social qui tire des avantages sociaux par rapport à un autre groupe social. Il ne s’agit pas d’individualiser le blanc face à un autre, il ne s’agit pas de dire du blanc qui l’est coupable de sa couleur, cela n’a aucun sens. Cette interprétation est erronée car elle fait de la terminologie « privilège blanc » une lecture strictement individuelle, dépolitisée de son contenu éminemment sociologique et politique. Ce n’est pas le blanc individualisé qui divise les communautés, c’est bien le privilège social. Et celui-ci existe indéniablement, c’est le fondement du racisme qui se déploie en hiérarchisant les groupes sociaux et raciaux. Si les races n’existent pas biologiquement, autrement dit s’il n’y a qu’une seule race humaine, il existe des races sociales. Le racisme est la manifestation de races sociales dans le champ social. Dans la
La mentalité bourgeoise dans le traitement moral et esthétique des émeutes populaires : Cela fait maintenant une semaine que les médias dans leur ensemble se tendent quant à la question des violences urbaines. Ce choix médiatique, partagé par toutes les chaînes d’infos, répond à deux logiques qui s’additionnent : d’abord la logique d’audimat, en diffusant des images de violences et en parlant du matin au soir des émeutes et des pillages, ces chaînes d’infos font dans le sensationnalisme et s’assurent des scores d’audience très favorables. C’est donc une logique purement néolibérale et mercantile qui motive ces groupes médiatiques à faire de tels choix. Ensuite, la seconde logique consiste à jouer ce rôle de chiens de garde du pouvoir politique, terme que l’on doit à Paul Nizan. En effet, ici les médias relayent des images qui permettent de façonner l’opinion publique dans la conservation des intérêts des classes dominantes et du pouvoir. En diffusant des images de violences populai
La journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie :  En ce 17 mai 2023, journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, rappelons que les personnes LGBT+ font toujours l’objet de discriminations, de rejets, d’harcèlements, d’insultes et d’agressions diverses et variées dans la société Française. Ce qui doit nous alerter, selon moi, est qu’il s’agit d’atteintes aux personnes pour ce qu’elles sont, pour ce qu’elles veulent être ou tout simplement parce qu’elles sont en quête d’une identité qui correspond à ce qu’elles veulent être. Nous touchons au plus profond de l’être humain, au même titre que la couleur de peau, dénier à ces personnes le droit d’exister en société en affichant ce qu’elles sont à travers leur corps, est d’une violence dont on ne mesure pas la portée. Refuser l’accès à un logement à un couple de gays ou à une personne noire, par exemple, est la traduction paroxystique de la violence commise à l’encontre de corps et de
Réhabiliter l’éducation populaire politique : Le champ du travail social, de l’animation et de l’éducation en général s’inscrit dans des orientations diverses et variées, dont l’une peut être celle de l’éducation populaire. Cette dernière mérite un éclairage afin de mieux comprendre son ancrage historique, ses aspirations et les différentes réappropriations dont elle a pu faire l’objet. L’on peut remonter à l’entre-deux guerres pour percevoir des aspirations démocratiques et révolutionnaires, notamment à travers le front populaire qui revendiquait alors le droit aux congés payés ou à la semaine de 40 heures, par exemple. A cela on peut ajouter une effervescence autour des questions de pédagogie et d’éducation, mobilisées à des fins d’encadrement d’enfants dans le cadre de séjours de vacances. Cette époque est traversée par un dynamisme autour d’ambitions émancipatrices qui mobilisent citoyens, collectifs, organismes ou encore formations politiques. C’est aussi une période marqu